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« Ils ne briseront aucun de ses os. »

La loi juive défendait que les corps des condamnés demeurassent suspendus en croix pendant le sabbat. La Sainte Vierge, saint Jean, et quelques autres disciples de Jésus résolurent donc d’ensevelir son corps.

Un des disciples, homme riche et puissant, nommé Joseph d’Arimathie, se présenta courageusement devant Pilate et lui demanda la permission de détacher de la croix et de conserver dans un sépulcre qui lui appartenait, le corps inanimé du fils de Marie. Pilate fit encore une fois constater la mort et accorda la demande.

Le pieux Joseph, aidé de la Sainte Vierge Marie, de saint Jean, de Marie-Madeleine et des autres saintes femmes, rendit donc à son maître ce triste et dernier devoir.

Le corps fut détaché de la croix, descendu doucement et déposé dans les bras maternels de la Sainte Vierge. Elle lui enleva la sanglante couronne d’épines qui entourait encore sa tête, et retira les épines qui étaient restées dans les chairs ; le corps fut lavé selon l’usage juif ; ses plaies furent remplies de parfums et d’herbes aromatiques ; on mit à part les clous arrachés de ses plaies béantes ; les saintes femmes enveloppèrent la tête d’un suaire, et tout le corps d’un linceul.

On porta le douloureux fardeau près du tombeau nouvellement creusé dans le roc, que Joseph d’Arimathie consacrait à la sépulture de Jésus ; puis on le descendit dans le caveau qui existe encore aujourd’hui et que les pèlerins viennent vénérer en visitant les lieux saints. Ce caveau était creusé dans le roc vif et situé au pied du Calvaire.

Après les derniers adieux et les derniers baisers d’amour,