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se répandit dans Jérusalem, et surtout dans le Temple où on immolait l’agneau pascal. Le voile qui séparait le Sanctuaire de ce qu’on appelait le Saint des Saints se déchira du haut en bas, avec un grand bruit, comme pour annoncer au monde que l’ancienne alliance avec ses figures et ses cérémonies n’existait plus. L’arche d’alliance se vit à découvert, et les portes massives du Temple s’ouvrirent d’elles-mêmes avec fracas.

Aussitôt après que Jésus eut expiré, son âme Divine apparut aux âmes saintes, qui, depuis le commencement du monde, attendaient la venue du Rédempteur ; elle les consola et leur fit connaître que le moment de leur délivrance était enfin arrivé. Toutes ces âmes furent entraînées plus tard, par Notre-Seigneur, dans la gloire éternelle, au jour de l’Ascension.

Le corps de Jésus resta quelque temps suspendu sur la croix. Cependant, comme la nuit approchait et que le lendemain était le jour du Sabbat, pendant lequel les Juifs observent le repos le plus complet, les Pharisiens voulurent en finir et ordonnèrent qu’on achevât les suppliciés en leur rompant les jambes. Les bourreaux tuèrent ainsi les deux larrons ; mais un soldat nommé Longin, qui se convertit depuis et devint un grand saint, s’étant avancé vers la croix du divin Sauveur, et voulant s’assurer de sa mort, saisit sa lance et l’enfonça brutalement dans le côté de Jésus. Le cœur de Jésus fut percé de part en part, et saint Jean, qui n’avait pas quitté le pied de la croix, dit dans son Évangile : que de cette blessure jaillit du sang et de l’eau, symboles du Baptême et de l’Eucharistie.

Les autres bourreaux, assurés de la mort du Sauveur, ne lui rompirent pas les jambes, accomplissant ainsi sans le savoir, la prophétie de Moïse :