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aussitôt, leur étoile reparut, ce qui leur causa une grande joie ; et l’étoile marcha devant eux, jusqu’à ce qu’étant arrivée à la grotte où était l’Enfant et Marie sa mère, elle s’arrêta.

Les Mages en furent transportés de joie ; ils entrèrent dans la grotte, et trouvèrent l’Enfant avec Marie sa mère. Et se prosternant devant lui, ils l’adorèrent. Puis, ouvrant les caisses qui étaient sur le dos de leurs chameaux et qui contenaient leurs trésors, ils en tirèrent leurs présents qu’ils lui offrirent ; c’était de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Jacques. Comment l’encens était-il un trésor ? Ce n’est pas du tout un beau présent ; on en brûle ici dans toutes les églises.

Grand’mère. L’encens qu’on brûle chez nous, n’est pas le vrai encens des Juifs ; le nôtre est bien une résine, une espèce de gomme qui coule de certains arbustes, mais il n’a pas l’odeur excellente de l’encens des Juifs et des peuples de l’Asie ; celui-là est rare et coûte fort cher.

Jacques. Mais qu’est-ce que l’Enfant Jésus et la Sainte Vierge pouvaient faire avec l’encens ? Ça ne leur servait a rien.

Grand’mère. C’était un hommage, une marque de respect que leur donnaient les Mages. Ils l’offraient non-seulement comme une chose précieuse, mais parce qu’ils voulaient faire voir par là qu’ils reconnaissaient l’Enfant Jésus pour le vrai Dieu, puisqu’on n’offre de l’encens qu’à Dieu.

Henriette. Et qu’est-ce que c’est que la myrrhe ?

Grand’mère. La myrrhe est un parfum très-précieux et très-amer au goût ; elle signifiait que Jésus devait beaucoup souffrir, faire une pénitence suffisante pour effacer les péchés des