Grand’mère. Ils ne se seraient pas plus convertis que lorsqu’ils
ont vu le miracle de l’aveugle-né et celui de la résurrection
de Lazare. Remarque bien que les Pharisiens n’étaient
pas dans l’ignorance et la bonne foi, mais dans la haine et
l’orgueil ; de plus, n’oublie pas que Notre-Seigneur, en commençant
sa Passion, avait abandonné à son Père tout son pouvoir
divin pour ne plus en faire usage et ne conserver que les
faiblesses de la nature humaine. Ce n’était plus l’heure des
miracles ; c’était l’heure du sacrifice divin, qui est le plus
incompréhensible et le plus adorable des miracles.
CXXVIII
LE VOLEUR DISMAS CONVERTI.
Au milieu des blasphèmes, des injures, du tumulte et des cris, la voix du Fils de Dieu se fit entendre :
« Mon Père, s’écria Jésus, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »
Madeleine. Mais c’était la faute de ces méchants Juifs s’ils ne le savaient pas, car Notre-Seigneur avait dit et fait tout ce qu’il fallait pour les éclairer.
Grand’mère. Oui certainement, chère enfant, mais notre bon Sauveur veut encore tenter un dernier effort pour toucher leurs cœurs, pour les ramener à Dieu et pour leur obtenir les grâces et le pardon de son Père. Il fait pour eux ce qu’il fait