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tomba à plusieurs reprises sous ce cruel fardeau qui pourtant lui était cher parce qu’il devait servir à la rédemption des hommes. On voit encore la place où la très-sainte Vierge Marie, sa mère, accompagnée de saint Jean et de sainte Marie-Madeleine, s’était placée pour l’attendre et pour le suivre.

Henri. Où avait-elle été jusque-là ?

Grand’mère. Elle était restée au Cénacle avec les saintes femmes depuis la Cène ; les disciples Pierre, Jean et Jacques, allaient et venaient pour lui apporter des nouvelles du Sauveur.

Quand elle sut qu’il allait partir pour le lieu du supplice, le Golgotha, elle alla se placer au commencement du chemin qu’il devait suivre, pour l’accompagner de loin et ne plus le quitter jusqu’à son dernier soupir.

La tradition rapporte aussi qu’une des pieuses femmes qui se trouvaient sur le passage de Notre-Seigneur se jeta aux pieds de Jésus pour lui présenter une boisson fortifiante et pour essuyer sa sainte face toute couverte de sueur, de sang et de crachats ; et que le Sauveur récompensa son courage et sa foi en imprimant miraculeusement les traits de son visage sur le linge qu’elle lui présentait.

Camille. Et qu’a-t-on fait de ce linge précieux ?

Grand’mère. Il existe encore à Rome, dans la basilique de Saint-Pierre ; c’est ce linge qu’on appelle le Saint-Suaire.

Jésus et les deux voleurs arrivèrent au Golgotha, vers neuf heures du matin, ce qui était pour les Juifs la troisième heure du jour.

Élisabeth. Comment était-ce pour eux la troisième heure, puisque c’était la neuvième.

Grand’mère. Parce que les Juifs ne comptaient pas les heures