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mauvaise action que sa conscience lui reprochait vivement ; il repoussa leur demande avec colère et répondit : « Ce qui est écrit est écrit. »

Jésus fut donc proclamé Roi des Juifs, c’est-à-dire Roi du vrai peuple de Dieu. Et c’est Pilate, son meurtrier, qui le proclame Roi ! C’est au nom de l’Empire romain, alors maître de l’univers, qu’il le proclame ! Et pour que personne ne l’ignore, il le fait inscrire sur la croix dans les trois langues réputées sacrées : l’hébreu, le grec, le latin.

Louis. Pourquoi les appelait-on sacrées ?

Grand’mère. Parce qu’elles seules servaient pour les prières, les cérémonies du culte et pour écrire les livres saints, que le Saint-Esprit lui-même a inspirés et qui renferment les écrits de Moïse et des Prophètes, les Psaumes, les Évangiles et les écrits des Apôtres. On appelle tous ces écrits les saintes Écritures.

Il était environ huit heures du matin lorsque Pilate prononça la sentence qui condamnait Notre-Seigneur à mourir sur la croix. On se mit à préparer cette croix, qui, d’après les anciennes traditions, fut faite d’un bois mystérieux.

Élisabeth. Comment, mystérieux ? Puisque vous l’avez vue, Grand’mère, elle existe encore et on peut bien savoir de quel bois elle est.

Grand’mère. J’ai vu, il est vrai, un grand morceau de la traverse, qui est à l’église Sainte-Croix de Jérusalem, mais personne n’a jamais pu dire de quel bois elle était faite.

Pour donner plus d’éclat au supplice de Notre-Seigneur, aussi bien que pour augmenter son abaissement, les Princes des Prêtres voulurent qu’on crucifiât avec lui deux scélérats