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tiquité, le supplice de la croix. Il fit écrire en hébreux, en grec et en latin l’inscription qui devait être attachée selon l’usage au haut de la croix du condamné :

Jésus de Nazareth, Roi des Juifs.

Cette inscription fut gravée, c’est-à-dire écrite en creusant dans le bois, sur une planche de bois de cèdre ; la planche était peinte en blanc et les lettres de l’inscription étaient peintes en rouge.

Marie-Thérèse. Comment savez-vous cela, Grand’mère ?

Grand’mère. Parce que ce précieux souvenir de la Passion de Notre-Seigneur, se voit encore à Rome, dans la basilique de Sainte-Croix, où il fut déposé par l’impératrice Hélène, trois cent et quelques années après la mort de Notre-Seigneur.

Madeleine. Comment, on distingue encore les lettres ?

Grand’mère. Parfaitement ; la couleur est disparue depuis longtemps, mais j’ai vu les lettres quand j’ai été à Rome, ainsi qu’un grand morceau de la croix, l’un des clous qui ont percé les mains de Notre-Seigneur, et quelques épines de la couronne que les Juifs enfoncèrent dans la tête du Sauveur. Toutes ces précieuses reliques sont à Rome, dans l’église de Sainte-Croix de Jérusalem.

Quand les Pharisiens et les Princes des Prêtres virent l’inscription, ils voulurent faire changer les dernières paroles en disant que Jésus n’était pas Roi des Juifs, mais qu’il s’était seulement dit Roi des Juifs.

Pilate méprisait les Juifs, et dans ce moment il se sentait irrité contre eux parce qu’ils lui avaient fait commettre une