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Grand’mère : Le bon Jésus leur permit de se relever sans avoir aucun mal ; il a voulu être bon et miséricordieux jusqu’à la fin, et donner à ces malheureux pour lesquels il allait souffrir et mourir, le temps de se repentir et de pleurer leur crime. En les renversant par une seule parole, il voulut une dernière fois faire voir à ses bourreaux et au monde quelle était sa puissance et que c’était bien volontairement qu’il s’abandonnait entre les mains cruelles des Juifs.

Marie-Thérèse. Mais j’espère bien que ces méchants hommes ont eu peur et qu’ils n’ont plus osé toucher au bon Jésus.

Grand’mère. Ces méchants, comme tu les appelles très-justement, au lieu de reconnaître la puissance de la Divinité de Notre-Seigneur, furent plus furieux encore ; ils se relevèrent, se jetèrent sur Jésus, le garrottèrent fortement avec des cordes, l’accablèrent d’injures et de coups, le firent sortir du jardin des Oliviers et le conduisirent chez le Grand Prêtre Anne. Pendant ce temps, Caïphe, qui était cette année souverain pontife, rassemblait dans son palais le grand Conseil des Prêtres.

Les Apôtres, qui avaient négligé, comme vous avez vu, de se fortifier par la prière, s’enfuirent lâchement devant les Juifs. Saint Pierre seul voulut résister un moment, et tirant une épée, il coupa l’oreille d’un soldat nommé Malchus. Jésus toucha l’oreille et la guérit immédiatement.

Et il dit à Pierre :

« Remets ton épée dans le fourreau ; ne dois-je pas boire tout entier le calice que m’a préparé mon Père ? »

Valentine. Quel calice Jésus devait-il boire ?

Grand’mère. Le calice de sa Passion et de sa mort. Ce qu’on