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Et il leur dit :

« J’ai désiré ardemment de manger la Pâque avec vous, avant de souffrir. Car je vous déclare que désormais je ne mangerai plus de cette Pâque avec vous, jusqu’à ce que je vous reçoive dans le Royaume de Dieu. »

Ensuite, prenant la coupe de vin, il rendit grâces, et dit :

« Prenez et buvez. Car je vous déclare que je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai de nouveau avec vous dans le Royaume de mon Père. »

Or, pendant qu’ils mangeaient, il leur parla ainsi :

« Je vous le dis en vérité, l’un de vous me trahira ! »

Cette parole les ayant fort affligés, chacun se mit à demander :

« Est-ce moi, Seigneur ? »

Et Jésus leur répondit :

« Celui qui me trahira, met sa main dans le plat avec moi. Pour ce qui est du Fils de l’Homme, il s’en va selon qu’il a été prédit de lui ; mais malheur à celui par lequel Le Fils de l’Homme sera trahi. Il eût bien mieux valu pour lui qu’il ne fût jamais né ! »

Judas, celui-là même qui le trahissait, lui dit à voix basse :

« Maître, est-ce moi ?

— C’est vous, » lui répondit de même Jésus.

Jacques. Mais comment les Apôtres ne se sont-ils pas jetés sur Judas pour l’enfermer et pour l’empêcher de trahir leur Maître ?

Grand’mère. D’abord parce qu’ils n’avaient pas bien entendu la demande de Judas et la réponse du Sauveur ; et puis