Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/300

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Ceux donc qui avaient été appelés vers la onzième heure s’approchèrent et ils reçurent chacun un denier.

« Les premiers venant ensuite, ils pensaient qu’ils recevraient davantage ; mais ils reçurent de même chacun un denier. En le recevant, ils murmuraient contre le père de famille, disant :

« Ces derniers ont travaillé une heure et vous les traitez comme nous, qui avons porté le poids du jour et de la chaleur. »

« Mais lui, leur répondant, dit :

« Mon ami, je ne vous fais pas de tort ; n’êtes-vous pas convenu avec moi d’un denier ? Prenez ce qui est à vous, et allez. Je veux donner à ce dernier comme à vous. Est-ce qu’il ne m’est pas permis de faire ce que je veux ? Et pourquoi voyez-vous de mauvais œil que je sois bon ? Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Élisabeth. Grand’mère, je trouve que les ouvriers qui ont travaillé toute la journée avaient raison de se plaindre ; car ils ont travaillé douze heures et les autres une heure, et on ne leur a pas donné plus qu’aux derniers.

Grand’mère. En effet, si l’on prenait cette parabole à la lettre, il y aurait là quelque chose d’étrange ; et les premiers ouvriers pouvaient espérer d’être payés plus que les derniers venus. Mais ce n’est pas là le sens des paroles du Sauveur. Il veut uniquement faire comprendre aux Juifs orgueilleux et entêtés, que Dieu ne leur fait aucun tort en admettant tous les autres peuples au bonheur de connaître Jésus-Christ, le Sauveur du monde. Le denier donné en récompense à tous