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il enseignait le peuple. Les Scribes et les Pharisiens lui amenèrent une femme qui trompait son mari. « Maître, lui dirent-ils, cette femme est adultère. »

Armand. Qu’est-ce que c’est, adultère ?

Grand’mère. Adultère veut dire une mauvaise femme qui est infidèle à son mari, c’est-à-dire qui le trompe. Mais c’est un mot dont on ne se sert plus parmi les gens bien élevés. On dit une mauvaise femme, une méchante femme.

Les Pharisiens dirent donc :

« La loi de Moïse nous ordonne de lapider les adultères. Vous donc, que dites-vous ? »

Jésus, se baissant, écrivait sur la terre avec son doigt.

Louis. Qu’est-ce qu’il écrivait ?

Grand’mère. L’Évangile ne le dit pas ; mais on suppose que Jésus savait que les Pharisiens lui amenaient cette femme non pour le consulter, comme ils en avaient l’air, mais dans un esprit méchant. Ils étaient prêts à l’accuser de cruauté s’il avait fait lapider cette femme, ou bien de désobéir à la loi de Moïse s’il l’avait pardonnée. On suppose donc que Notre-Seigneur écrivait des sentences de l’Écriture qui condamnaient l’hypocrisie des Pharisiens, ou bien qu’il révélait les crimes secrets de quelques-uns d’entre eux.

Et comme les Pharisiens continuaient à l’interroger, Jésus se redressa, et leur dit :

« Que celui d’entre vous qui est sans péché, lui jette la première pierre. »

Et se baissant de nouveau, il continua à écrire.

Ayant entendu cette parole, ils sortirent les uns après les autres, les plus vieux les premiers.