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Jeanne. Est-ce que c’était l’ami de Notre-Seigneur, le frère de Marthe et de Marie-Madeleine ?

Grand’mère. Non, puisque l’ami de Notre-Seigneur était riche et que celui-ci était un pauvre mendiant.

Armand. Qu’est-ce que c’est ulcère ?

Grand’mère. Un ulcère est une plaie profonde qui ronge les chairs.

« Le pauvre Lazare désirait se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche, et personne ne lui en donnait ; mais les chiens venaient lui lécher ses plaies.

« Or, il arriva que le mendiant mourut, et il fut porté par les Anges dans le sein d’Abraham. »

Valentine. Comment, dans le sein d’Abraham ?

Grand’mère. C’est-à-dire dans le Royaume de Dieu, pour être éternellement heureux.

« Le riche mourut aussi et il fut enseveli dans l’enfer.

« Comme il était dans les tourments, il leva les yeux et il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Et jetant un cri, il dit : « Abraham, mon Père, ayez pitié de moi, et envoyez-moi Lazare, afin qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau pour rafraîchir ma langue, car je souffre horriblement dans cette flamme. »

« Et Abraham lui répondit : « Mon fils, souviens-toi que, pendant ta vie, tu as reçu les biens, et Lazare, pendant la sienne, a reçu les maux ; et maintenant il est consolé et toi tu souffres.

« De plus, un grand abîme existe entre nous et toi, de sorte que ceux qui voudraient passer d’ici à toi, ou revenir ici de l’endroit où tu es, ne le pourraient pas. »

« Et le riche dit encore : « Mon Père, je vous prie du moins