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Louis. Mais pourtant, Grand’mère, quand on prête de l’argent, il faut bien qu’on le rende ; ce serait voler que de ne pas rendre !

Grand’mère. Notre-Seigneur ne veut pas parler d’une dette d’argent, mais du pardon des injures, et de la remise des offenses. Ainsi le serviteur méchant devait énormément au Roi, c’est-à-dire qu’il avait commis beaucoup d’offenses envers lui ; son maître veut le punir, lui faire expier par des punitions sévères, par la prison, les offenses dont il s’est rendu coupable. Le serviteur effrayé demande pardon, implore la miséricorde de son maître, et promet de compenser ses offenses passées par sa bonne conduite, par ses bons services ; le maître, qui est bon, se laisse toucher et pardonne. C’est une vraie dette qu’il remet. Le méchant serviteur rencontre un homme qui l’a légèrement offensé ; il le saisit et veut le faire mettre en prison, c’est-à-dire lui faire tout le mal qu’il est en son pouvoir de faire, malgré les supplications et les promesses de son débiteur d’être à l’avenir un ami fidèle.

Alors le Roi, voyant que son méchant serviteur n’a pas suivi son commandement de pardonner les offenses comme nous voudrions qu’on nous les pardonnât à nous-mêmes retire son pardon, et nous fait voir ainsi que nous devons être charitables et pardonner à nos ennemis, si nous voulons que le bon Dieu, notre Divin maître, nous pardonne à son tour tous nos péchés.