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Valentine. Quel méchant Roi !

Grand’mère. Attends, tu vas voir la fin de la parabole.

« Ce serviteur, se jetant aux pieds du Roi, le suppliait en ces termes :

« Seigneur, prenez patience, et je vous payerai tout. »

« Alors le Roi, touché de compassion, le laissa aller, et lui remit sa dette. Ce serviteur ne fut pas plus tôt sorti qu’il rencontra un de ses camarades qui lui devait cent deniers… »

Armand. Qu’est-ce que c’est, un denier ?

Grand’mère. Le denier était une petite monnaie romaine marquée d’un x, qui valait environ quatre-vingts centimes.

« Le serviteur, ayant donc rencontré ce camarade qui lui devait cent deniers c’est-à-dire quatre-vingts francs, le saisit à la gorge et l’étouffait presque, disant : « Rends-moi ce que tu me dois. » Et son compagnon, se jetant à ses pieds, lui dit : « Prenez patience et je vous payerai tout. »

Mais lui ne voulut pas ; et s’en allant, il le fit mettre en prison jusqu’à ce qu’il eût payé sa dette.

« Les autres serviteurs, voyant ce qui se passait, en furent très-affligés et ils allèrent raconter à leur maître ce qui était arrivé.

« Alors le maître de ce méchant serviteur l’appela et lui dit : « Méchant serviteur, je t’ai remis ta dette parce que tu m’as prié. Comme j’ai eu pitié de toi, ne devais-tu pas avoir pitié de ton compagnon ? »

« Et son maître irrité le livra aux exécuteurs, jusqu’à ce qu’il eût payé toute sa dette.

« Ainsi vous fera le Père Céleste, si chacun de vous ne remet du fond du cœur à son frère ce que son frère lui doit. »