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Grand’mère. Pour cela, chère petite, et aussi par un goût, un instinct naturel que je n’ai jamais pu dominer, ni diminuer.

Camille. Et pourquoi le diminuer, Grand’mère, puisqu’il nous rend tous heureux ?

Grand’mère, souriant. Aussi je me laisse aller ; mais continuons l’Évangile, qui est bien mieux que tout ce que je puis dire.

Notre-Seigneur dit encore aux disciples :

« Malheur au monde à cause de ses scandales ! Malheur à l’homme par qui le scandale arrive !

« Si donc votre main est pour vous une occasion de scandale et de péché, coupez-la… »

Henriette. Ah ! mon Dieu ! c’est la seconde fois que Notre-Seigneur dit cela.

Grand’mère, continuant. « Il vaut mieux entrer dans la vie éternelle privé d’une main, que d’en avoir deux et aller en enfer, dans le feu éternel, où le ver qui dévore ne meurt pas, et où le feu qui brûle ne s’éteint pas.

« Si votre pied est pour vous une occasion de péché, coupez-le. Il vaut mieux entrer dans la vie éternelle, privé d’un pied, que d’en avoir deux et être précipité dans l’enfer, dans le feu éternel, où le ver qui dévore ne meurt pas, où le feu qui brûle ne s’éteint pas.

« Si votre œil vous est une occasion de péché, arrachez-le ; il vaut mieux que vous entriez dans le royaume de Dieu privé d’un œil, que d’en avoir deux et être précipité dans le feu de l’enfer, où le ver qui dévore ne meurt pas, et où le feu qui brûle ne s’éteint pas. Car tous seront salés par le feu, comme toute victime doit être salée par le sel. »