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Petit-Louis. Moi aussi, je veux rester avec les autres, comme Armand. Je serai bien sage : je ne bougerai pas.

Grand’mère. Allons, je veux bien. Seulement, si vous vous ennuyez, vous vous en irez.

Camille. Tenez, Grand’mère, voici votre fauteuil.

Madeleine. Et un tabouret sous vos pieds.

Élisabeth. Et une petite table avec un verre d’eau sucrée.

(La Grand’mère les embrasse, s’assied. Les enfants se placent tous en demi-cercle devant elle.)




I

LES JUIFS.



Grand’mère. Vous savez, mes enfants, ce que c’est que les Juifs ?

Henriette. Oui, oui, Grand’mère : Juifs ou Israélites.

Armand. Mais, je ne sais pas, moi. Je veux savoir.

Henriette. Ah bien ! tu es ennuyeux ! On te dira après.

Henri. Si tu interromps, on te chassera.

Armand. Je ne dirai plus rien. Je ne veux pas qu’on me chasse.

Grand’mère. Non, mon pauvre petit, on ne te chassera pas. Mais, il ne faudra pas interrompre à chaque mot.

Les Juifs étaient un peuple que le bon Dieu protégeait tout particulièrement, auquel il avait fait savoir par ses serviteurs,