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mains sur les yeux, et l’aveugle recouvra entièrement la vue et vit tout très-distinctement. Après cela, Jésus le renvoya dans sa maison et dit :

« Va chez toi, et si tu entres dans le bourg, ne parle de ceci à personne. »

Louis. Voilà encore un infirme que Notre-Seigneur a eu de la peine à guérir.

Grand’mère. Notre-Seigneur aurait pu, s’il l’avait voulu, le guérir sans lui parler, sans le toucher, sans le regarder même, par le seul effet de sa volonté ; mais pour l’aveugle, de même que pour le sourd-muet, il a voulu nous faire voir que, pour obtenir la guérison de nos âmes, il faut quitter nos mauvaises habitudes, nos mauvaises connaissances, nous laisser emmener par Notre-Seigneur. Dans le commencement, le pécheur ne voit pas encore très-bien ses péchés, il voit le monde plus grand, plus beau qu’il n’est ; mais après avoir eu les yeux lavés une seconde fois par la salive de Jésus, c’est-à-dire l’âme nettoyée par la grâce des Sacrements et par la lumière de l’Évangile, les yeux du pécheur s’ouvrent tout à fait, et il voit les choses du monde telles qu’elles sont ; il distingue ce qui est bien d’avec ce qui est mal ; et son âme est guérie.

Henriette. Qu’est-ce que c’est, imposer les mains ? Vous avez dit, Grand’mère, que Jésus imposa les mains à l’aveugle.

Grand’mère. L’imposition des mains est une cérémonie qui existe encore chez nous, et qui existait chez les Juifs ; en mettant les mains ouvertes et étendues sur la tête de son enfant, le père le bénissait et appelait sur lui les bénédictions de Dieu ; le Prêtre également bénissait ainsi les Lévites et les