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disaient : « Il a bien fait toutes choses ; il a fait entendre les sourds et parler les muets. »

Élisabeth. Pourquoi Notre-Seigneur a-t-il tant fait de choses pour guérir ce sourd-muet ? Pour les autres, il voulait simplement qu’ils fussent guéris, ou bien il les touchait ; et pour celui-ci, il met ses doigts dans les oreilles du sourd, il lui met de la salive sur la langue, il lève les yeux au ciel, il soupire, et il dit un mot très-difficile.

Grand’mère. C’est pour nous faire voir que tous les malades ne se guérissent pas de la même manière, c’est-à-dire que tous les pécheurs ne se convertissent pas avec la même facilité. D’abord, celui-ci est amené par ses amis au lieu de venir lui-même, ce qui représente la mauvaise volonté des pécheurs qu’on amène difficilement à écouter la vérité ; ensuite, il reste avec tout le monde, il ne vient pas à Jésus ; c’est encore Notre-Seigneur qui le tire de la foule et qui le mène à part, comme pour lui faire perdre l’attrait du monde et l’éloigner des séductions du monde ; les doigts du Seigneur dans les oreilles et la salive sur la langue indiquent qu’il est obligé de toucher par lui-même le cœur de ce pécheur pour le guérir du mal ; le toucher ne suffit pas encore : il lève les yeux au ciel en soupirant, comme pour appeler Dieu son Père à son aide ; et enfin ce n’est qu’à la parole, à l’ordre du Seigneur, que le sourd-muet entend et parle ; c’est-à-dire que le pécheur reconnaît enfin ses péchés, et parle pour en témoigner son repentir. Tu comprends donc que tout, dans cette guérison, est la figure de la conversion du pécheur.