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Jésus leur répondit :

« Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »

Marie-Thérèse. Qu’est-ce que cela veut dire ? À quelles brebis est-il envoyé ?

Grand’mère. Au peuple juif, à celui qui avait été nommé peuple de Dieu. Il avait été choisi pour que de ses Rois sortît la sainte Vierge, la Mère du Messie qui devait sauver le monde. C’est donc ce peuple Juif que Notre-Seigneur voulait instruire et convertir avant les autres peuples ; et c’est pourquoi Notre-Seigneur résiste aux cris de la Cananéenne. Ensuite il voulait faire voir combien il est utile et nécessaire de persévérer dans la prière, de ne pas se décourager quand on n’est pas exaucé, mais d’importuner pour ainsi dire Notre-Seigneur de ses cris, de ses supplications, jusqu’à ce que nous ayons obtenu ce que nous demandons.

La Cananéenne s’avança pourtant et l’adora, disant : « Seigneur, secourez-moi.

— Il n’est pas bon, répondit Jésus, de prendre le pain des enfants et de le donner aux chiens. »

Valentine. Mais la pauvre femme ne demandait pas de pain, ni le pain d’aucun enfant, ni pour le donner aux chiens.

Grand’mère. Notre-Seigneur voulait éprouver son humilité, en lui faisant sentir qu’il regardait les Juifs comme ses enfants, puisqu’ils étaient le peuple de Dieu ; il compare au pain les miracles qu’il fait en leur faveur. Enfin, il considère les nations idolâtres et la Cananéenne comme une race de chiens, indignes d’avoir sa part de ce pain.