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raséniens avaient été comme ils auraient dû l’être pour Notre-Seigneur, il aurait eu la puissance de leur rendre cent fois plus de cochons qu’ils n’en avaient perdu. Ensuite que si ce n’est pas amusant d’obéir et d’être sage et vertueux, c’est très-profitable, parce que la vie passe bien vite et que l’éternité la récompense ou la punit. Et enfin, qu’il n’est pas défendu de s’amuser, et que les enfants très-sages, et même les grandes personnes, s’amusent, et beaucoup, quand ils le peuvent et quand ils le veulent. On joue, on court, on rit, on monte à âne, on pêche, on chasse, on fait des parties, on s’amuse quoiqu’on soit sage et vertueux ; et plus que si on ne l’était pas, parce que la conscience est tranquille et qu’on se sent heureux. Ce qui est mal c’est de faire passer le plaisir par-dessus tout, de négliger son devoir pour le plaisir ; mais lorsqu’on s’amuse innocemment et modérément, sans faire de tort à personne, on ne fait aucun mal et on n’en pratique pas moins les vertus que j’ai nommées. Je reprends l’Évangile.

Notre-Seigneur remonta dans la barque pour s’en retourner. Et l’homme qu’il avait délivré de la légion de démons qui avait été en lui le supplia de lui permettre de l’accompagner. Mais Jésus ne le voulut pas et lui dit :

« Retourne dans ta maison et apprends à ta famille ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »

Jacques. Pourquoi Jésus ne laisse-t-il pas venir ce pauvre homme avec lui ?

Grand’mère. Parce que Notre-Seigneur savait que cet homme serait plus utile à la gloire de Dieu dans son pays en faisant connaître ce grand miracle, qu’en se joignant aux autres disciples. Le possédé guéri s’en alla donc et se mit à