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brate, pour cousin ou cousine issus de germain. Et c’est ainsi qu’en syriaque on appelait frères les cousins de Notre-Seigneur. Il répondit à ceux qui lui disaient que sa Mère et ses frères l’attendaient :

« Quelle est ma Mère ? Quels sont mes frères ? Voici, dit-il, en étendant la main vers ses disciples ; voici ma Mère et voici mes frères. Car, celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans le Ciel, celui-là est mon frère, ma sœur et ma Mère. »

Je vois que vous avez l’air un peu étonnés de la réponse de Notre-Seigneur. Remarquez qu’il ne perd pas une occasion de témoigner sa tendresse pour les hommes qu’il veut sauver de la méchanceté du démon, et surtout pour ceux qui aiment le bon Dieu, qui obéissent à ses commandements et qui abandonnent pour lui obéir, les richesses, les honneurs, les plaisirs du monde ; c’est pourquoi il les appelle ses frères, ses sœurs et sa Mère.

Henri. Je comprends ; mais j’aurais mieux aimé que Notre-Seigneur, sachant que la pauvre Sainte Vierge voulait le voir, fût allé lui parler.

Grand’mère. L’Évangile ne dit pas qu’il y fût allé, mais très-certainement il l’a fait, car il aimait et il respectait trop sa Mère pour ne pas obéir à ses moindres désirs ; comme aux noces de Cana, quand sa Mère lui dit qu’on n’avait plus de vin, Notre-Seigneur eut l’air de repousser sa demande, et pourtant il fit tout de suite ce qu’elle désirait, malgré que « son heure ne fût pas encore venue, » dit-il.

Et puis Notre-Seigneur voulait faire comprendre aux hommes qu’ils doivent toujours préférer les affaires de Dieu aux intérêts et aux affections, si bonnes et si permises, de la famille.