Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et le centurion dit encore :

« Car moi, qui ne suis qu’un homme soumis à la puissance d’un autre, et qui ai des soldats auxquels je commande, je dis à l’un : Viens, et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela, et il le fait. »

Jésus, entendant ces paroles, en fut étonné…

Henriette. Comment était-il étonné, puisqu’il savait tout ce qu’on pensait et ce qu’on allait dire ?

Grand’mère. Sans doute, il le savait parce qu’il était Dieu, mais, comme homme, il témoigna de la surprise qu’il y eût en Galilée autant de foi, c’est-à-dire qu’on crût en sa puissance avec la foi et la confiance qu’on a en Dieu. Et Notre-Seigneur dit à ceux qui le suivaient :

« Je vous le dis, en vérité, je n’ai pas trouvé une foi aussi vive dans Israël. Et je vous dis que plusieurs viendront de l’Orient et de l’Occident et s’assiéront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux. Tandis que les fils du Royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures. Là seront les pleurs et les grincements de dents. »

Louis. Grand’mère, je ne comprends pas du tout ce que dit Notre-Seigneur. D’abord qu’est-ce qui viendra ? Et d’où viendra-t-on ?

Grand’mère. Notre-Seigneur dit cela à propos du centurion, qui était Romain et pas Juif. Il veut dire que les peuples à l’Orient et à l’Occident de la Judée, c’est-à-dire les autres nations qui n’ont pas eu comme les Juifs le bonheur d’avoir parmi eux le Christ, le Sauveur du monde, mais qui, malgré cela, croiront en lui et auront la foi du centurion, seront sauvés après leur mort de même que les trois grands Patriarches