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donner pour preuve de sa guérison, une tourterelle ou une colombe au prêtre chargé des sacrifices, et le lépreux recevait alors du prêtre la permission de rentrer dans la ville et de vivre comme les autres Juifs. Ce beau miracle, deux fois répété, est la figure de la confession.

Valentine. Comment ? Je trouve que cela n’y ressemble pas du tout.

Grand’mère. Tu vas voir que c’est au contraire très-semblable. La lèpre signifie le péché. Le lépreux, c’est-à-dire le pécheur, fatigué et malheureux de la lèpre ou maladie de son âme, demande au bon Dieu de le guérir. Le bon Dieu accorde la guérison, mais à condition que le pécheur ira confesser ses péchés au prêtre, qui a reçu du bon Dieu le pouvoir de guérir les maladies de l’âme, d’en accorder le pardon ; le don qu’offre le lépreux ou le pénitent, est la pénitence, les œuvres d’expiation qu’on doit faire pour effacer les péchés ; et c’est aussi le don de son cœur, devenu pur comme une colombe, toujours blanche, tu sais. Et le prêtre donne alors la faculté de recevoir comme les autres les sacrements de l’Église. Comprends-tu, à présent ?

Valentine. Oui, Grand’mère, je comprends, mais ce n’est pas tout à fait la même chose.

Grand’mère. Parce qu’une comparaison n’est jamais absolument parfaite ; je te l’ai expliquée de mon mieux.