Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Henriette. Ah ! c’est lui qui a écrit tout l’Évangile ? Je croyais que c’était saint Jean.

Grand’mère. Saint Jean a en effet écrit aussi l’Évangile, de même que saint Luc et saint Marc ; on les a gardés tous les quatre, parce que tous les quatre ont été inspirés et enseignés intérieurement par le Saint-Esprit. D’ailleurs tout ce qui est raconté dans un Évangile n’est pas toujours raconté dans les autres, parce qu’il y a des choses que l’un a omis d’écrire et que l’autre a écrites.

Matthieu ou Lévi, car il avait deux noms, donna à Jésus un grand festin dans sa maison ; et il y avait à ce festin, ou repas, un grand nombre de Publicains et d’autres gens, ce qui fâcha et humilia les Pharisiens et les Scribes, parce qu’ils se croyaient très-supérieurs aux Publicains ; et ils murmuraient et disaient aux disciples :

« Pourquoi buvez-vous et mangez-vous avec des Publicains et des pécheurs ? »

Jésus, connaissant leurs pensées, répondit pour ses disciples :

« Ce ne sont pas ceux qui se portent bien, qui ont besoin du médecin, mais les malades. Apprenez ce que signifient mes paroles : J’aime mieux la miséricorde que le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. »

Armand. Je ne comprends pas ce que dit Jésus.

Grand’mère. Il dit ou veut dire : que si les Publicains et leurs amis étaient malades dans leur âme, c’est-à-dire s’ils étaient méchants, il venait à eux pour les guérir, c’est-à-dire, pour les rendre bons, comme les médecins qui ne soignent pas les bien portants, mais les malades. Il dit qu’il aimait mieux