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des trois jeunes gens de la fournaise, le roi Nabuchodonosor eut encore un songe qu’il voulut se faire expliquer.

Les devins, mages et augures païens n’y comprirent rien, comme pour le premier, et Daniel fut appelé par le roi, qui lui dit :

« Baltassar, prince des devins, comme je sais que tu as en toi l’esprit du Dieu saint, et qu’il n’y a pas de secrets que tu ne puisses pénétrer, dis-moi ce que signifie le songe que j’ai eu. »

Nabuchodonosor raconta alors à Daniel qu’étant endormi, il voyait au milieu de la terre un arbre excessivement haut : c’était un arbre grand et fort, dont le sommet semblait se perdre dans le ciel et dont l’étendue paraissait atteindre l’extrémité du monde. Ses feuilles étaient très-belles, et il était chargé d’une quantité de fruits capables de nourrir toutes sortes d’animaux. Les bêtes privées et les bêtes sauvages demeuraient dessous, les oiseaux du ciel vivaient dans ses branches, et tout ce qui était vivant y trouvait de quoi se nourrir.

« Ensuite je vis un Ange, et de ceux chargés de veiller sur l’arbre, descendre du ciel et crier d’une voix forte : « Abattez l’arbre par le pied, coupez-en les branches, faites-en tomber les feuilles, et répandez-en les fruits.

« Laissez néanmoins en terre le tronc avec ses racines ; qu’il soit mouillé par la rosée du ciel, et qu’il paisse avec les bêtes sauvages. »

Françoise. Comment une racine d’arbre peut-elle paître comme un animal ?

Grand’mère. Paître veut dire se nourrir ; les arbres se nourrissent par leurs racines comme les animaux par leurs dents et leur estomac.

La voix dit encore : « Qu’on ôte à cette racine son cœur d’homme, qu’on lui donne un cœur de bête, et que sept années passent sur elle. »

« Voilà le songe que j’ai eu, dit Nabuchodonosor. Hâte-toi, Baltassar, de m’en donner l’explication ; car tous les sages et les de-