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« D’où viens-tu ? lui dit le Seigneur.

J’ai fait le tour de la terre, répondit-il, je l’ai parcourue tout entière.

— Y as-tu vu mon serviteur Job, qui n’a pas d’égal sur la terre qui est un homme simple et droit de cœur, qui craint Dieu et fuit le mal ? »

Satan répondit : « Comment Job craindrait-il le mal ? N’avez-vous pas si bien gardé sa maison, sa personne et tous ses biens, qu’il ne court aucun danger ? Tout lui réussit, et tout ce qu’il possède se multiplie de plus en plus entre ses mains.

« Mais étendez un peu votre main, frappez ce qui est à lui, et vous verrez s’il ne vous maudira pas en face. »

Le Seigneur lui répondit : « Va, tout ce qui est à lui est en ton pouvoir ; mais je te défends d’attenter à sa personne. »

Satan disparut aussitôt pour aller exercer sa méchanceté sur Job.

Jeanne. Ce pauvre Job ! Pourquoi le bon Dieu a-t-il permis à ce méchant Satan de le tourmenter ?

Grand’mère. Pour éprouver sa fidélité et augmenter ses mérites. Et aussi pour faire voir au monde la force que donnent la foi et la vertu. La patience, la résignation de Job sont depuis des siècles l’objet de l’admiration des hommes, et nous encouragent à faire comme lui, à souffrir et à obéir avec la même résignation et le même amour de Dieu.

Un jour donc que les fils et les filles de Job mangeaient et se réjouissaient innocemment ensemble dans la maison de leur frère aîné, un homme accourut et dit à Job : « Pendant que vos bœufs labouraient et que vos ânesses paissaient auprès, une troupe de Sabéens est arrivée tout à coup ; ils ont massacré vos gens, et ils ont enlevé tous les bestiaux ; je me suis sauvé seul pour vous donner cette nouvelle. »

Cet homme parlait encore lorsqu’un second vint dire à Job : « Le feu du ciel est tombé sur vos bergeries et sur ceux qui gar-