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Le roi quitta Esther en lui promettant de revenir le lendemain. Aman était bouffi d’orgueil ; en sortant du palais, il trouva Mardochée assis sur le seuil de la porte. Non-seulement le saint homme ne se prosterna pas devant Aman, mais il ne bougea pas de sa place, et ne tourna même pas la tête de son côté, quand Aman passa devant lui.

Aman rentra chez lui dans une grande colère contre cet insolent Mardochée ; il fit venir ses amis et sa femme Zarès, et, après leur avoir raconté ce qui lui était arrivé, il ajouta : « La reine Esther n’a invité aucun autre que moi à dîner chez elle avec le roi. Je suis comblé de faveurs, mais tout cela ne me donnera aucune satisfaction tant que je verrai le Juif Mardochée demeurer assis en ma présence devant la porte du palais. Que faut-il que je fasse ? »

Sa femme Zarès lui dit : « Ordonnez qu’on dresse une potence de cinquante coudées de haut, et dites au roi, demain matin, qu’il y fasse pendre Mardochée sur l’heure. Vous irez ainsi plein de joie au festin de la reine. » Ce conseil plut à Aman ; il ordonna qu’on dressât cette haute potence pendant la nuit.

Valentine. Là ! Je l’avais bien dit. Voilà Esther qui va être cause de la mort de son oncle ! Ce pauvre Mardochée ! c’était bien la peine d’élever cette nièce pour qu’il meure par sa faute !

Grand’mère. Calme-toi, chère enfant ; le bon Dieu est toujours là. Il n’arrivera aucun mal à Mardochée, et Aman sera sévèrement puni.

Valentine. Comment cela ?

Grand’mère. Tu vas le voir tout à l’heure.