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Vagao alla donc trouver Judith et lui demanda de venir le soir au festin d’Holopherne. Judith, au lieu de refuser, répondit : « Qui suis-je pour m’opposer aux volontés de mon seigneur ? Je ferai tout ce qu’il trouvera bon. »

Elle se leva donc, se para de tous ses ornements, et, étant entrée dans la tente d’Holopherne, elle parut devant lui. Holopherne, en la voyant, l’aima plus que jamais, et l’engagea à boire et à manger. Judith but et mangea devant lui ce que sa servante lui avait apporté. Holopherne, dans sa joie, se mit à boire plus qu’il n’avait bu en aucun jour de sa vie.

Ils burent si bien que le soir tous étaient ivres ; les officiers s’en allèrent ; Vagao ferma la tente, et s’en alla.

Holopherne était étendu sur son lit, engourdi par l’excès du vin qu’il avait bu. Judith était restée seule avec lui. Elle commanda à sa servante de rester en dehors de la tente et d’empêcher que personne ne pût entrer.

Puis, elle se mit à genoux près du lit, et pria le Seigneur avec larmes de lui donner le courage et la force d’exécuter son projet.

Elle s’approcha ensuite de la colonne, qui était à la tête du lit, et détacha le sabre qui y était accroché.

Puis, l’ayant tiré du fourreau, elle prit Holopherne par les cheveux en priant le Seigneur de donner de la force à son bras. Elle le frappa deux fois sur le cou, lui coupa la tête, et jeta par terre son corps mort.

Elle détacha ensuite des colonnes du lit, le drapeau, y enveloppa la tête d’Holopherne, commanda à la servante de la mettre dans son sac. Puis elles sortirent toutes deux, selon leur coutume ; et, quittant le camp, elles arrivèrent aux portes de la ville.

Judith appela les gardes des portes, et leur commanda de lui ouvrir, parce que, dit-elle, le Seigneur est avec nous, et qu’il nous délivrera de nos ennemis. Les gardes s’empressèrent d’ouvrir et appelèrent les Anciens.

Tous accoururent ; Judith tira du sac la tête d’Holopherne,