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Machabée ; puisque Nicanor était tué, pourquoi lui arracher la langue et la faire manger par les bêtes ?

Grand’mère. Ce n’était pas une vengeance ; c’était une diffamation, c’est-à-dire une honte que Judas infligeait au nom de Nicanor et qui faisait peur aux généraux qui devaient lui succéder.

On croyait que cette dernière défaite terminerait la guerre ; mais, l’année suivante, Démétrius, irrité de la mort de Nicanor et des victoires de Judas, envoya une nouvelle armée plus nombreuse encore, et commandée par ses deux meilleurs généraux. Bacchide et Alcime.

Cette fois, les troupes de Judas, découragées de cette nouvelle attaque, l’engagèrent à se retirer devant cette armée formidable. « Dieu me garde, répondit Judas, de jamais fuir devant les ennemis. Si notre heure est venue, mourons courageusement pour la défense de nos frères, et ne ternissons pas notre gloire par une fuite honteuse. »

Judas se trouva donc, avec sa petite armée réduite à huit cents hommes, en face d’ennemis sans nombre. Il combattit tout un jour ; il parvint à mettre en fuite l’aile gauche de l’armée de Démétrius ; mais il se trouva bientôt enveloppé et attaqué par derrière, par devant, à droite et à gauche, et il périt glorieusement avec ses huit cents hommes.

Paul. Le bon Dieu les avait donc abandonnés ?

Grand’mère. Non ; mais il jugea sans doute qu’ils avaient assez souffert ; et il voulut leur donner la récompense de leur fidélité et de leur courage, en les faisant entrer dans le Ciel.