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tous dirent au roi qu’il serait puni pour ses cruautés et ses impiétés, que le Dieu d’Israël serait le plus fort et lui ferait expier ses crimes pendant une éternité. Mais le roi n’en était que plus furieux.

Pourtant la jeunesse et la beauté du dernier frère Machabée lui firent pitié ; il le fit approcher, lui parla avec douceur et bonté, lui promit sa haute faveur, des richesses, des honneurs, s’il voulait seulement goûter à de la viande de porc et adorer les idoles. L’enfant ne répondant pas, le roi appela la mère, et l’exhorta à inspirer à son fils des sentiments plus sages. Elle lui promit de le persuader, si on lui permettait de lui parler quelques instants.

On lui permit de l’approcher, et elle, l’embrassant et le serrant contre son cœur, lui dit : « Mon fils, prends pitié de moi, qui suis ta mère, qui t’ai nourri de mon lait et qui t’ai élevé jusqu’à ce jour. Je te conjure, mon fils, de comprendre que le Seigneur a créé de rien le ciel, la terre et tous les hommes ; seul il est le Tout-Puissant, celui qui punit et récompense, et auquel personne ne peut échapper. Ainsi, mon fils, ne crains pas ce cruel bourreau ; rends-toi digne de prendre part aux souffrances de tes frères et à leur récompense. Reçois la mort de bon cœur, afin que je te voie de nouveau avec tes frères dans cette miséricorde du Seigneur que nous attendons tous. »

À peine eut-elle fini de parler, que cet enfant, âgé de treize ans au plus, s’écria : « Qu’attendez-vous, ô roi ? Je n’obéis pas à votre commandement, mais à la loi qui nous a été donnée par Moïse. Quant à vous qui êtes l’auteur des maux dont on accable les Hébreux, vous n’éviterez pas la main de Dieu, car vous êtes le plus scélérat et le plus abominable de tous les hommes, et vous n’échapperez pas au jugement du Dieu qui peut tout et qui voit tout.

« Mes frères ont souffert une douleur passagère ; ils sont entrés maintenant dans la vie éternelle ; mais, pour vous, vous souffrirez au jugement de Dieu la peine que votre orgueil a justement méritée.

« Pour moi, j’abandonne, comme mes frères, mon corps et mon