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CLXXIX

MARIAGE DU JEUNE TOBIE

(Même année, 708 ans avant J.-C.)



Ils entrèrent ensuite chez Ragüel, qui les reçut avec joie, quoiqu’il ne sût pas qui ils étaient. Aussitôt qu’il eut regardé Tobie, il dit à sa femme : « Comme ce jeune homme ressemble à mon cousin Tobie ! D’où êtes-vous, mes jeunes frères ? leur demanda-t-il — Nous sommes de la tribu de Nephthali, du nombre des captifs de Ninive.

— Connaissez-vous mon frère Tobie ? demanda Ragüel. — Oui, nous le connaissons, » répondirent-ils. Et comme Ragüel disait beaucoup de bien de Tobie, l’Ange lui dit : « Tobie, dont vous demandez des nouvelles, est le père de ce jeune homme. »

Aussitôt Ragüel, s’avançant vers Tobie, le serra dans ses bras, l’embrassa à plusieurs reprises, et versa des larmes de joie.

Henriette. Grand’mère, je remarque une chose ; c’est que les Juifs pleurent comme de petits enfants ; s’ils sont tristes, ils pleurent ; s’ils sont contents, ils pleurent ; s’ils ont peur, ils pleurent ; s’ils souffrent, ils pleurent. C’est ridicule de voir pleurer des hommes, des vieillards, des guerriers, comme des enfants de trois ans.

Grand’mère. Chère petite, chez nous, c’est ridicule, parce qu’on développe dès l’enfance l’amour-propre des garçons pour tout souffrir sans pleurer, mais les larmes sont dans la nature