Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pendants d’oreilles qui valaient chacun deux sicles, et deux bracelets qui en valaient dix chacun.

Louis. Combien cela faisait-il de notre argent ?

Grand’mère. Un sicle d’or valait vingt francs ; ainsi deux sicles faisaient quarante francs, et dix sicles en faisaient deux cents.

Henriette. Grand’mère, mais ce n’est pas bien beau pour un présent de mariée.

Grand’mère. Tu as raison pour notre temps. Mais dans ce temps-là on était plus simple et plus sage qu’aujourd’hui ; on ne dépensait pas des sommes considérables en bijoux et en choses inutiles.

Éliézer, en lui donnant ces présents, lui dit : « De qui êtes-vous la fille ? dites-le-moi, je vous prie. Y a-t-il dans la maison de votre père de la place pour me loger ?

— Je suis fille de Bathuel et petite-fille de Nachor, répondit-elle. Il y a chez nous beaucoup de paille et de foin pour vos chameaux, et beaucoup de place pour vous loger vous-même. »

Éliézer salua profondément en disant :

« Béni soit le Seigneur Dieu d’Abraham, qui m’a amené droit dans la maison du frère de mon maître. »

La fille courut à la maison de sa mère, et lui raconta ce qu’elle avait vu et entendu. Cette fille, qui s’appelait Rebecca, avait un frère nommé Laban ; il sortit tout de suite pour aller trouver l’homme qui avait donné de si beaux bijoux à sa sœur ; il le trouva encore près de la fontaine avec ses chameaux et lui dit : « Entrez, vous qui êtes béni du Seigneur ; j’ai préparé une demeure pour vous et pour vos serviteurs et vos chameaux. »

Laban fit donc entrer Éliézer dans le logis ; il déchargea les chameaux, leur donna de la paille et du foin, il fit laver les pieds d’Éliézer et de ses serviteurs, selon l’usage de l’Orient, et il lui fit servir un repas. Mais Éliézer dit qu’il ne mangerait pas avant d’avoir expliqué ce qu’il venait demander d’après l’ordre d’Abraham, son maître. Il raconta sa conversation avec Abraham