XX
SACRIFICE D’ABRAHAM
Un jour, Abraham s’entendit appeler par trois fois : « Abraham, Abraham, Abraham !
— Me voici, Seigneur, répondit Abraham.
— Prends Isaac, ton fils unique, que tu aimes tant, et va dans la terre de vision. Et là, tu me l’offriras en holocauste, sur la montagne que je te montrerai. »
Jeanne. Comment ! le bon Dieu va lui faire tuer son fils ? Mais c’est horrible pour le pauvre Abraham ! c’est cruel !
Grand’mère. Chère petite, avant de juger ainsi un acte de Dieu, attends jusqu’à la fin. Dieu ne fait rien que de juste, de bon, de parfait ; et tu vas voir qu’il ne donne cet ordre à Abraham que pour éprouver son obéissance et celle d’Isaac, et pour rendre leur récompense plus grande.
Henriette. Et moi, je crois que le Seigneur ne laissera pas tuer le pauvre Isaac, puisqu’il lui a promis qu’il serait le père du peuple de Dieu.
Grand’mère. C’est ce que nous allons voir.
Abraham, sans demander aucune explication au Seigneur, sans lui adresser aucune supplication pour un commandement aussi rigoureux, se leva au point du jour, prépara son âne, prit avec lui deux jeunes serviteurs, et Isaac son fils, ayant, d’après l’ordre