l’Ange, se mit à rire, pensant qu’elle et son mari étaient trop vieux pour avoir des enfants.
Mais l’Ange dit à Abraham : « Pourquoi ta femme a-t-elle ri et a-t-elle pensé qu’elle était trop vieille pour avoir des enfants ? Y a-t-il rien d’impossible au Seigneur ? Je reviendrai dans un an, comme je l’ai promis, et je vous trouverai tous deux en vie, et Sara aura déjà un fils.
— Je n’ai pas ri, » répondit Sara. Elle avait tout entendu, mais elle nia quelle eût ri, parce qu’elle était confuse et effrayée.
« Cela n’est pas vrai, reprit l’Ange, tu as ri. »
Jeanne. Mais comment les Anges n’ont-ils pas grondé et puni Sara pour avoir menti ?
Grand’mère. Les Anges ont été indulgents, parce qu’elle était si troublée qu’elle ne savait plus ce qu’elle disait.
Ces hommes s’étant donc levés, ils partirent, se dirigeant du côté de Sodome ; Abraham les reconduisait. L’Ange qui avait parlé, et qui était le Seigneur, dit encore :
« Je ne veux pas cacher à Abraham ce que je vais faire. Les crimes de Sodome et de Gomorrhe ont dépassé ma miséricorde ; il faut que leurs iniquités soient punies. » Alors, sur un signe du Seigneur, deux des Anges partirent pour Sodome ; Abraham demeura devant le Seigneur. Et s’approchant, il lui dit : « Seigneur, punirez-vous le juste avec l’impie ? S’il y a cinquante justes dans Sodome, périront-ils avec les autres ? Ne pardonnerez-vous pas plutôt aux méchants à cause des cinquante justes, s’ils s’y trouvent ? »
Le Seigneur lui répondit : « Si je trouve dans Sodome cinquante justes, je pardonnerai à cause d’eux à toute la ville. »
Abraham dit ensuite : « Puisque j’ai commencé, j’oserai parler encore à mon Seigneur, quoique je ne sois que poudre et que cendre. S’il y a quarante-cinq justes, ferez-vous périr toute la ville pour cinq justes de moins ?