nanéens étant bien plus nombreux que les serviteurs d’Abraham, il était évident que ceux-ci seraient vaincus et tués. Abraham continua donc à avancer ; mais à mesure qu’il descendait au midi, du côté de l’Égypte, il vit qu’il y avait une grande famine dans ce pays, et qu’il n’y trouverait pas de nourriture suffisante pour ses hommes et ses nombreux troupeaux. Il résolut donc d’aller s’établir pendant quelque temps en Égypte.
Avant d’y entrer, il dit à Sara, sa femme : « Je sais que tu es belle ; quand les Égyptiens t’auront vue, ils diront : C’est la femme de cet homme-là, et ils me tueront pour te prendre chez eux et t’épouser. Dis donc, je t’en supplie, que tu es ma sœur ; alors ils me traiteront favorablement à cause de toi, et ils ne me tueront pas. » Quand Abraham fut établi en Égypte, les Égyptiens virent en effet que Sara était très-belle. Les seigneurs du pays en informèrent leur roi Pharaon, qui donna ordre qu’on enlevât Sara et qu’on l’amenât dans son palais.
Marie-Thérèse. Abraham n’a rien gagné à son mensonge ; on va le tuer tout de même, et la pauvre Sara restera esclave.
Grand’mère. Non, les Égyptiens ne le tuèrent pas, ils le traitèrent au contraire avec grande considération à cause de Sara, et Pharaon lui donna des brebis, des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses et des chameaux. Quant à Sara, Dieu vint en aide à Abraham ; il envoya à Pharaon et à sa maison de très-graves maladies et de grands malheurs, de sorte que Pharaon, ne sachant pourquoi il était frappé de la sorte, en parla à Sara, qui lui avoua qu’elle était non pas la sœur, mais la femme d’Abraham, et que son Dieu, qui était un Dieu tout-puissant, voulait qu’elle fût rendue à son mari.
Gaston. Pharaon a dû être furieux ; il va faire mourir Abraham,
Grand’mère. Au contraire, Pharaon fit venir Abraham et lui dit : « Pourquoi as-tu agi ainsi envers moi ? Pourquoi ne m’as-tu pas dit que Sara était ta femme ? Pourquoi as-tu dit qu’elle était ta sœur, me donnant ainsi l’idée de la prendre pour mon