Françoise. Quelle quantité de femmes !
Marie-Thérèse. Et comme elles devaient être jalouses les unes des autres ! et comme elles devaient se disputer, crier, se battre même !
Grand’mère. Aussi je ne crois pas que Salomon ait été heureux dans sa vie intérieure. Le Seigneur fut très-irrité de la conduite du roi, auquel il avait donné la sagesse, et qui avait recueilli une si belle renommée grâce à cette sagesse.
Le Seigneur lui apparut, lui reprocha vivement la vie qu’il menait, le culte qu’il laissait rendre et qu’il rendait lui-même aux faux dieux, et les temples qu’il avait eu l’indignité de leur construire. Il lui annonça la fin de la gloire de son nom, qu’après lui son royaume serait partagé, que son fils Roboam n’aurait plus qu’une seule tribu, celle de Juda, qu’il voulait bien lui laisser en considération de son grand-père David, mais que les autres tribus se révolteraient, et auraient pour roi Jéroboam ; que cette séparation du royaume d’Israël ne se ferait que sous le règne de son fils Roboam, en considération de David, qui était resté fidèle au culte du vrai Dieu.
Cet avertissement du Seigneur ne changea pas les sentiments du pauvre Salomon ; il continua sa même vie déréglée, sacrifiant aux idoles adorées par les femmes étrangères. Le reste du règne de Salomon fut paisible, mais sans gloire. Ce roi, si honoré et si sage pendant les trente premières années de son règne, ne connut plus la justice ni la sagesse, les dix dernières années. Il mourut à l’âge de soixante ans, après en avoir régné quarante.