juste, disait-il. Oh ! qui m’établira juge des douze tribus pour que je vous fasse rendre justice ! »
Il parlait ainsi à tous ceux qui venaient demander justice au roi, même quand leur cause était injuste, et par cette conduite perfide il gagna l’affection de toutes les tribus.
Quatre ans après, quand Absalon crut avoir pour lui le peuple entier, il alla demander au roi la permission d’aller à Hébron pour offrir un sacrifice. « Car, dit-il, j’ai promis au Seigneur, s’il me faisait rentrer en grâce auprès de vous, mon père, d’offrir un sacrifice à Hébron. — Va en paix, mon fils, lui répondit le bon David ; va offrir ton sacrifice. »
Absalon envoya aussitôt dans les douze tribus d’Israël. Il fit avertir les amis qu’il avait partout : « Aussitôt que vous entendrez sonner les trompettes, leur fit-il dire, proclamez partout qu’Absalon règne à Hébron. »
Il partit ensuite pour Hébron, emmenant avec lui deux cents hommes dévoués. Il fit venir auprès de lui Achitophel, conseiller du roi David, et celui-ci excita tout le peuple à se joindre à lui et à reconnaître Absalon pour son roi.
Gaston. Est-ce que ce méchant Absalon va réussir ?
Grand’mère. Tu vas voir. Un homme dévoué à David accourut à Jérusalem, et dit au roi :
« Seigneur, tout le peuple suit votre fils Absalon, qui s’est fait proclamer roi. »
David accepta humblement ce nouveau malheur. « Allons-nous-en, dit-il ; sortons de Jérusalem, car nous ne pouvons éviter de tomber entre les mains d’Absalon ; si je veux résister avec le peu de monde qui me reste fidèle, Absalon détruira Jérusalem, et fera périr tous ses habitants. »
David sortit donc de la ville, à pied, entouré de tous ses officiers et de six cents hommes qui lui restaient fidèles. Le roi voulut les renvoyer.
« Allez, leur dit-il, et acceptez pour roi mon fils Absalon, de