Jonathas, qui s’appelait Miphiboseth, mais qui était boiteux, ayant eu les deux jambes cassées dans son enfance.
David l’envoya chercher aussitôt. Miphiboseth se prosterna devant lui avec frayeur.
« Ne crains pas, mon fils, lui dit David, Je t’aime parce que tu es le fils de Jonathas, qui était mon frère mon meilleur ami. Je te rendrai toutes les terres qui appartenaient à ton aïeul Saül, tu demeureras chez moi, et tu mangeras toujours à ma table. »
David appela Siba et lui dit : « J’ai donné au fils de ton maître tout ce qui était à Saül. Fais valoir ces terres pour Miphiboseth, avec tes quinze fils et tes serviteurs. Soyez-lui fidèles et dévoués. » Siba le promit au roi.
Quelque temps après, David envoya des ambassadeurs à Hénon, roi des Ammonites, dont le père venait de mourir. Mais Hénon, au lieu de traiter avec honneur les envoyés du roi David, les fit saisir, leur fit raser la moitié de la barbe, et fit couper la moitié de leurs habits jusqu’au ventre, de sorte qu’ils n’osaient pas se montrer ; ensuite il les chassa, et les renvoya ainsi à David.
Le roi, indigné de cette insulte, ordonna à Joab d’en tirer vengeance ; Joab prit avec lui ses meilleures troupes, et donna à son frère Abisaï le commandement de la moitié de l’armée.
Les Ammonites, effrayés de la juste colère de David, demandèrent du secours à leurs amis les Syriens ; mais Joab et Abisaï les défirent, malgré leur nombre, et en tuèrent une grande partie. Hénon appela alors à son secours plusieurs peuples voisins ; il nomma Sobach, général de toute l’armée.
David se mit lui-même à la tête de ses troupes ; il défit complètement l’armée ennemie, tua de sa main leur général Sobach, leur tua quarante mille hommes, et mit en fuite le reste de l’armée, qui se montait encore à cinquante-huit mille hommes. Ils demandèrent la paix à David, et n’osèrent plus l’attaquer ni secourir ses ennemis, David avait alors cinquante ans.