placer par petits groupes. Il y avait près du Carmel un homme très-riche, nommé Nabal, descendant de Caleb, qui avait passé le Jourdain avec Josué trois cent quatre-vingt-douze ans auparavant. Ce Nabal était dur et avare.
David lui envoya dix de ses hommes en le priant avec beaucoup d’égards de vouloir bien donner du travail à ces hommes et les nourrir pour prix de ce travail. Nabal les chassa grossièrement, au lieu de les recevoir, et fit dire mille injures à David, qui avait, disait-il, mérité la colère de son maître. David, indigné de l’avarice et de l’insolence de ce Nabal, résolut d’aller le punir en l’exterminant avec toute sa famille,
Abigaïl, femme de Nabal, était bonne, sage, spirituelle ; elle avait beaucoup à souffrir de la rudesse et de l’avarice de son mari. Pourtant, ayant appris la colère de David et sa résolution de tuer son mari, elle alla au-devant de lui, et lui parla avec tant de douceur, de soumission et de sagesse, que ses paroles calmèrent David et le détournèrent de son projet de vengeance. Abigaïl, en quittant David, lui témoigna sa reconnaissance par de riches présents, pour l’aider à nourrir les hommes qui s’étaient dévoués à son service. De retour à la maison, elle retrouva son mari ivre mort ; mais le lendemain, quand il sut le danger qu’il avait couru, il en fut si effrayé, qu’il tomba malade et qu’il mourut dix jours après.
David, apprenant cette mort, bénit le Seigneur de l’avoir vengé d’un si méchant homme sans que lui-même se fût rendu coupable en versant le sang innocent. Il envoya demander à Abigaïl si elle voulait l’épouser ; Abigaïl y consentit avec joie, et vint le trouver pour être sa femme.
Marie-Thérèse. Comment ! Et la pauvre Michol, qu’est-ce qu’elle va devenir ?
Grand’mère. Michol était depuis longtemps perdue pour David, car le méchant Saül, ne voulant plus avoir un gendre qu’il haïssait, l’avait donnée, malgré elle, en mariage à un de ses