devenir aussi puissants que leur Créateur, ce qui était une grande ingratitude.
Pendant qu’Adam et Ève travaillaient à leurs vêtements, ils entendirent la voix de Dieu dans le jardin.
Louis. Dieu avait donc pris une forme humaine, puisqu’il pouvait parler et marcher dans le Paradis terrestre ?
Grand’mère. Oui, mon enfant ; Dieu, qui devait un jour se faire homme, apparut à Adam sous la forme humaine. N’osant pas se montrer, Adam et Ève se cachèrent derrière des arbres.
Jacques. Comme c’était bête de se cacher ! Ils devaient bien savoir que Dieu voit tout et partout, et qu’il n’aurait pas de peine à les trouver.
Grand’mère. Aussi Dieu, appelant Adam et Ève, leur dit :
« Pourquoi ne répondez-vous pas ?
— Seigneur, répondit Adam tout tremblant, j’ai entendu votre voix dans le Paradis, et j’ai eu peur, parce que je suis nu. Et je me suis caché.
— Et d’où as-tu su que tu étais nu ? Et pourquoi en es-tu honteux, si ce n’est parce que tu m’as désobéi et que tu as mangé du fruit de l’arbre de la science du bien et du mal ?
— Seigneur, répondit Adam, la femme que vous m’avez donnée, m’a engagé à manger de ce fruit, et j’en ai mangé. »
Henriette. C’est mal ce que dit Adam ; il a l’air de dire au bon Dieu : C’est votre faute ; pourquoi m’avez-vous donné une femme qui m’a engagé à vous désobéir ?
Grand’mère. Tu as bien raison, chère petite ; si Adam, au lieu de rejeter sur sa femme la faute qu’il avait commise, l’avait avouée humblement et avec repentir, la punition n’eut certainement pas été aussi sévère.
Dieu dit à la femme : « Pourquoi m’as-tu désobéi, et pourquoi as-tu engagé ton mari à me désobéir ?
— Seigneur, répondit Ève, c’est le serpent qui m’a trompée et qui m’a fait manger de ce fruit. »