peu estimée chez nous, était une grande beauté chez les Juifs. Le Seigneur dit à Samuel : « C’est celui-là que j’ai choisi ; sacre-le roi d’Israël. »
Samuel prit l’huile sainte, la versa sur la tête de David, et le sacra roi d’Israël. Aussitôt David fut rempli de l’esprit de Dieu. Samuel s’en retourna à Ramatha.
Au même moment que David reçut l’huile sainte, l’esprit de Dieu quitta Saül, et le malin esprit s’empara de lui.
Petit-Louis. Comment l’esprit de Dieu a-t-il fait pour le quitter, et comment le malin esprit s’est-il emparé de lui ?
Grand’mère. L’esprit de Dieu, c’est-à-dire la divine sagesse, l’intelligence des choses de Dieu, en un mot tout ce qui faisait de Saül un homme extraordinaire et un ministre de Dieu, abandonna Saül ; il devint un homme comme les autres. Il avait offensé Dieu, et, au lieu de se repentir et de demander grâce, il s’est laissé aller à l’orgueil, à la colère, à la méchanceté, comme vous allez voir dans ce qui me reste à vous raconter ; c’est ainsi que le malin esprit, c’est-à-dire le démon, avec toutes sortes de mauvais sentiments, d’injustice, d’orgueil, de colère, de vengeance, s’empara de son cœur et de son esprit.
Les officiers de Saül, voyant l’agitation de leur maître, ses colères, ses ordres absurdes et injustes, virent bien que le démon était entré dans son âme ; ils lui dirent :
« Seigneur, vous êtes malade et agité ; si vous aviez auprès de vous quelqu’un qui sût jouer de la harpe, peut-être vous vous sentiriez très-soulagé.
— Cherchez-moi quelqu’un qui sache jouer de la harpe, et amenez-le-moi, » dit Saül.
Un des officiers répondit : « J’ai vu un jeune homme qui en joue admirablement ; c’est le jeune David, fils d’Isaï de Bethléem.
— Faites dire à Isaï qu’il m’envoie tout de suite son fils, » dit Saül.
Quand Isaï eut reçu l’ordre du roi, il prit aussitôt un âne qu’il