Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/300

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Noémi embrassa ses belles-filles et voulut les quitter. Mais elles se mirent à pleurer et lui dirent : « Nous irons avec vous et nous demeurerons chez votre peuple.

— Je vous en prie, mes filles, dit Noémi, tout attendrie du dévouement de ses belles-filles, retournez chez vous. Je suis vieille, je n’ai pas de biens à vous donner. Si vous restez avec moi jusqu’à ce que je meure, vous serez vous-mêmes trop vieilles pour trouver des maris, et vous vivrez seules et abandonnées. Et je serais plus malheureuse de vous voir ainsi que de vivre sans vous. »

Les belles-filles recommencèrent à pleurer. Orpha consentit à retourner chez sa mère. Mais Ruth lui répondit : « Ne m’empêchez pas, ma mère, de vous suivre ; car partout où vous irez, j’irai ; et partout où vous demeurerez, je demeurerai. Votre peuple sera mon peuple, votre Dieu sera mon Dieu. La terre où vous mourrez me verra mourir. Et la mort seule pourra nous séparer. »

Noémi, la voyant si décidée à la suivre, ne s’y opposa plus ; elles partirent ensemble et arrivèrent à Bethléem.

Le bruit de leur retour se répandit dans le pays ; la curiosité était grande de voir Noémi, et Ruth surtout qui avait tout quitté pour la suivre.