il pas ses cheveux qui devaient le gêner horriblement et lui donner l’air d’un sauvage ?
Grand’mère. Ses parents lui avaient certainement raconté la visite de l’Ange du Seigneur, et lui avaient fait savoir que sa force prodigieuse tiendrait à la longueur de ses cheveux et à ce qu’il ne boirait pas de vin. Et quant à avoir l’air d’un sauvage, il ne le craignait pas, car tous les Israélites, d’après la loi de Moïse dictée par le Seigneur, pouvaient faire le vœu de Nazaréen…
Petit-Louis. Qu’est-ce que c’est, le vœu de Nazaréen ?
Grand’mère. J’allais tout juste vous l’expliquer. Quand un Israélite désirait vivement obtenir quelque chose du Seigneur, il faisait le vœu de Nazaréen, c’est-à-dire, il promettait au Seigneur que pendant six mois, un an, ou même plus, il ne couperait pas ses cheveux et ne boirait pas de vin.
Paul. Qu’est-ce que cela pouvait faire au Seigneur ?
Grand’mère. C’était un sacrifice, une privation qu’on s’imposait pour obtenir une grâce. Ainsi, pour nous autres, il nous arrive souvent de promettre une chose qui nous coûte à faire, pour en obtenir une qui nous est agréable. Vous vous rappelez que Jacob proposa à Laban de le servir pendant sept ans, s’il lui donnait en mariage sa fille Rachel. Un vœu est la même chose ; on promet une chose qui ennuie, qui coûte à faire, pour en obtenir une qui fait grand plaisir.