Marie-Thérèse. Mais je ne comprends pas comment des ronces et des épines peuvent écraser un homme.
Grand’mère. Probablement qu’on avait jeté les condamnés par terre, recouverts d’une quantité de ronces et d’épines, et qu’on avait fait mettre par-dessus de grosses pierres, ou bien qu’on les avait fait piétiner et écraser par des chevaux.
Après avoir achevé de soumettre les rois ennemis d’Israël, Gédéon gouverna le peuple pendant quarante ans. Il eut soixante-dix fils, car il épousa plusieurs femmes.
Henriette. Quelle famille ! Soixante-dix enfants ! Quel tapage ils devaient tous faire !
Paul. Et comme ils devaient s’amuser tous ensemble !
Valentine. Oui, c’est dommage que nous ne soyons pas aussi nombreux.
Grand’mère. Au temps où nous vivons, ce serait une calamité. Dans ce temps-là, on vivait sous des tentes, tout le monde travaillait au dehors, on vivait du produit de ses troupeaux et de ses terres, on avait autant de terres qu’on en voulait. Il n’y avait ni éducation savante, ni livres, ni collèges ; on vivait tous ensemble. Maintenant tout cela serait impossible. Et puis ils n’avaient pas tous le même âge ; quand les derniers étaient encore enfants, les aînés avaient déjà des cheveux blancs.
Louis. Et que devint Gédéon avec tous ses fils ?
Grand’mère. Gédéon mourut après quarante ans de commandement ; il fut très-regretté ; mais, après lui, les Israélites oublièrent encore le Seigneur, ils retombèrent dans l’idolâtrie, et leur histoire devient de plus en plus embrouillée.