son armée, Barac et ses dix mille combattants descendirent, en courant, du haut du mont Thabor. Sisara et ses troupes furent saisis d’épouvante en voyant cette multitude de guerriers, et se jetèrent sur leurs chariots pour s’enfuir ; mais leur empressement à y monter, les cris de ceux qui se disputaient pour les avoir les premiers, jetèrent le désordre parmi les chevaux, qui se mirent à courir dans tous les sens, écrasant leurs maîtres, renversant tout sur leur passage. Barac et ses guerriers se précipitèrent au milieu de ce désordre, exterminant tout sur leur passage, encombrant la plaine et les chemins d’hommes et de chevaux tués, de chariots renversés et d’autres débris de la bataille. Excepté Sisara, qui eut le temps de sauter à bas de son chariot et de s’enfuir, il ne resta pas un seul homme vivant de cette nombreuse armée.
Petit-Louis. C’est dommage que Sisara se soit sauvé ; je croyais qu’il allait être tué.
Grand’mère. Et il va l’être, mais par une femme, comme l’avait prédit Déborah.
Sisara continua à courir jusqu’à ce qu’il fut loin du champ de bataille. Hors d’haleine, épuisé de fatigue, il entra enfin dans la maison d’une femme nommée Jahel, qui n’était pas Israélite, et chez laquelle il se crut en sûreté.
Jahel l’avait vu accourir ; elle alla au-devant de lui : « Entrez chez moi, mon seigneur, entrez, ne craignez rien. »
Il entra dans sa tente…
Marie-Thérèse. Pourquoi demeurait-elle dans une tente et, pas dans une maison ?
Grand’mère. Parce que tout le monde alors n’avait pas de maison ; les ouvriers et les gens pauvres demeuraient dans des tentes ; et l’hiver, quand il faisait plus froid, ils se mettaient dans des grottes, ou cavernes, où ils pouvaient faire du feu et se préserver de l’humidité.
Sisara demanda à Jahel un peu d’eau, parce qu’il mourait de soif.