que tu as dit une bêtise. Les ornements du bon Dieu ne s’usent jamais et sont mille fois plus beaux que ceux faits par les ouvriers ; ils sont tous utiles, et ils sont pour tous les hommes, pour le monde entier, tant que le monde existera. Reprenons maintenant l’histoire du premier homme.
Dieu, ayant terminé son œuvre, se reposa le septième jour.
Valentine. Il était donc fatigué ? Je croyais que le bon Dieu ne se fatiguait jamais.
Grand’mère. Et tu avais bien raison de le croire. Dieu se reposa, c’est-à-dire qu’il cessa de faire du nouveau, non pas parce qu’il était fatigué, mais parce que le monde avait tout ce qu’il lui fallait pour servir à l’utilité et à l’agrément de son maître, qui était l’homme.
Dieu bénit ce septième jour et voulut que l’homme le consacrât à son repos et à la gloire de son Créateur ; il voulut qu’en ce jour-là, particulièrement, il pensât à l’adorer, à le remercier des grâces qu’il en avait reçues et à lui demander son aide dans les nécessités de la vie. C’est ce septième jour qui est pour nous le dimanche, et que nous devons employer comme nous l’ordonne le Seigneur.
Jeanne. Le bon Dieu a très-bien fait d’ordonner cela. Le dimanche est un jour très-agréable : on se repose, on va à la messe, à vêpres ; on voit ses amis, on se promène.
Grand’mère. Et si c’est un jour agréable pour toi, il l’est bien plus encore pour les pauvres ouvriers, qui sont obligés de travailler toute la semaine pour gagner de quoi vivre et faire vivre leurs femmes et leurs enfants. Le dimanche, ils mettent leurs beaux habits, ils promènent leurs enfants, ils vont aux offices, ils font toutes leurs affaires négligées dans la semaine ; en un mot, ils se reposent et ils peuvent aller à l’église et prier Dieu. Aussi, ceux qui travaillent et qui font travailler le dimanche font une très-mauvaise action, et Dieu les en punira sévèrement dans l’autre monde.