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Balaam lui répondit avec grand respect :

« Je ne savais pas, Seigneur, que vous vous opposiez à moi. S’il ne vous plaît pas que j’aille chez Balac, je m’en retournerai.

— Non ; va avec les gens que tu accompagnes, mais prends garde de ne rien dire que ce que le Seigneur te commandera. »

Balaam continua donc son chemin avec les envoyés qui l’accompagnaient. Ils arrivèrent chez Balac. Celui-ci les attendait avec impatience, et il vint au-devant d’eux à une grande distance du camp d’Israël.

« Pourquoi n’êtes-vous pas venu tout de suite quand j’ai envoyé chez vous ? dit Balac à Balaam. Avez-vous craint que je n’eusse pas de quoi payer votre peine ?

— Me voici, répondit Balaam. Mais comment pourrai-je dire autre chose que ce que me commandera le Dieu vivant ? »

Ils entrèrent ensemble dans une ville, près d’une montagne, au-dessus de Baal. Le lendemain, Balac, ayant envoyé des présents à Balaam, l’emmena avec lui sur la montagne et lui fit voir tout le camp des Israélites.

Balaam, ayant reçu les ordres du roi, fit dresser sept autels, sur lesquels on immola sept veaux et sept béliers. Ensuite, ouvrant la bouche et prenant la parole, au lieu de maudire les Israélites, il fut obligé par l’Ange du Seigneur de prononcer des paroles de bénédiction, et de prophétiser un avenir de gloire et de bonheur pour le peuple d’Israël.

« Qu’avez-vous fait ? lui dit Balac. Je vous ai fait venir et je vous ai payé pour les maudire ; et voilà que vous les bénissez !

— Que pouvais-je faire contre le Dieu d’Israël, qui forçait ma bouche à prononcer les paroles que j’ai dites ? répondit Balaam.

— Ce lieu est sans doute habité par le Dieu d’Israël ; venez dans un autre endroit, d’où vous pourrez les maudire, » dit Balac.

Ils allèrent bien loin, ils recommencèrent les sacrifices des sept autels ; mais Balaam fut encore obligé de bénir au lieu de maudire.