habité par des géants féroces, qu’il était impossible de combattre. Et tous se mirent à murmurer contre Moïse et Aaron. « Nommons des chefs, criaient-ils, et retournons en Égypte. »
Moïse et Aaron, entendant ces cris, se prosternèrent le front contre terre en face de tout le peuple pour demander grâce au Seigneur.
Caleb et Josué se précipitèrent vers le peuple et cherchèrent à le calmer et à ranimer son courage.
« Ne craignez pas, leur criaient-ils. Nous aussi nous avons vu ce peuple ; nous nous en rendrons maîtres avec la grâce de notre Dieu, qui est avec nous et qui nous protège. N’irritez pas le Seigneur, qui veut vous rendre maîtres de ce beau pays ; ne craignez rien, le Seigneur est avec nous. »
Ils continuèrent ainsi à lutter contre le peuple, qui les menaçait et qui voulait les nommer ses chefs pour retourner en Égypte. Mais Caleb et Josué refusant de les conduire, le peuple se mit à jeter de grands cris et à vouloir les lapider.
Au même instant, la gloire du Seigneur apparut sur le Tabernacle aux yeux de tous. Et le peuple fut frappé d’étonnement et de terreur.
Le Seigneur dit à Moïse :
« Jusqu’à quand ce peuple m’insultera-t-il par ses paroles ? Jusqu’à quand ne croira-t-il pas en ma puissance, après tous les miracles que j’ai faits devant ses yeux pour le sauver ? Je vais donc les exterminer, et je te donnerai un autre peuple plus grand et meilleur que n’est celui-ci.
— Seigneur, cria Moïse en le suppliant, vous voulez donc que les Égyptiens et les autres peuples qui adorent les faux dieux, croient que vous n’avez pas eu assez de puissance pour sauver votre peuple d’Israël, et que vous avez dû les laisser mourir de faim et de fatigue dans le désert. Pardonnez je vous prie, à ce peuple, pour qu’il se repente en voyant votre grande bonté et votre infinie miséricorde. »