Grand’mère. Tu as bien raison, chère enfant ; mais les Israélites avaient beaucoup perdu de leur foi à force d’avoir vécu avec des païens. Tu les verras toujours mécontents, prêts à murmurer et à se révolter contre les ordres de Dieu.
Moïse leur répondit : « Ne craignez rien ; souvenez-vous des merveilles qu’a faites le Seigneur pour vous sauver. Marchez vers la mer. Les Égyptiens qui vous poursuivent ne pourront vous atteindre, et ils périront tous. »
Au même moment, la nuée miraculeuse qui précédait les Israélites se trouva transportée derrière leur camp ; elle répandit une profonde obscurité dans l’armée des Égyptiens, qui fut obligée de s’arrêter jusqu’au lendemain. Le camp des Israélites fut, au contraire, éclairé comme en plein jour.
Aussitôt Moïse toucha la mer de sa verge, et les eaux de la mer Rouge s’ouvrirent pour faire un passage au peuple de Dieu. Ils entrèrent dans la mer, et ils la traversèrent sans même se mouiller, les eaux restant à leur droite et à leur gauche comme deux hautes murailles. Toute la multitude des Israélites passa ainsi la mer pendant la nuit, et la nuée se retrouva devant eux.
Le lendemain, quand le jour vint, les Égyptiens furent bien surpris de ne plus trouver d’Israélites et de les voir campés de l’autre côté de la mer.
Pharaon, étant averti, vint près de la mer, et voyant le passage extraordinaire entre deux murailles d’eau, qui restaient droites comme des montagnes, il ordonna à sa troupe de suivre ce même chemin. Ils y entrèrent donc, et Pharaon, voyant qu’ils marchaient à pied sec, les y suivit aussi avec ses chariots et toute sa cavalerie. Ils arrivèrent ainsi jusqu’au milieu de la mer ; quand toute l’armée de Pharaon y fut engagée, Dieu dit à Moïse d’étendre sa verge du côté de la mer. Moïse le fit, et aussitôt les deux murailles d’eau se rapprochèrent, avec un fracas épouvantable et engloutirent Pharaon avec toute son armée : personne n’échappa ; tous périrent dans la mer. Les Israélites, voyant cette merveille, adorèrent