Henriette. Grand’mère, cette obstination est inconcevable.
Grand’mère. Certainement ; elle venait du démon, à qui ce méchant roi s’était donné.
Alors Moïse lui dit :
« Si demain vous n’exécutez pas l’ordre du Seigneur, si vous ne laissez pas aller son peuple, vous aurez non-seulement des moucherons, mais encore des mouches très-venimeuses qui piqueront les hommes et qui feront venir par leurs piqûres des plaies douloureuses. Et le peuple d’Israël sera miraculeusement rassemblé dans la terre de Gessen, qui sera un lieu de délices dans lequel on ne souffrira ni des mouches, ni des moucherons, ni d’aucun des maux que le Seigneur vous envoie. »
Pharaon refusa avec colère ce que demandait Moïse, et une multitude de mouches venimeuses fondirent sur tout ce qui avait vie, et tous les hommes furent couverts de piqûres très-douloureuses. La terre de Gessen, où Dieu avait rassemblé les Israélites, fut seule épargnée. Enfin Pharaon, abattu lui-même par la souffrance, appela Moïse et lui dit : « Allez avec votre peuple offrir vos sacrifices, et priez votre Dieu pour moi.
— Demain je prierai le Seigneur pour vous, répondit Moïse, mais ne nous trompez plus, le Seigneur vous frapperait encore plus sévèrement. »
Le lendemain, Moïse pria en effet, et au même moment toute l’Égypte fut débarrassée des mouches sans qu’il en restât une seule.
Ce qui est admirable dans tous ces miracles de Moïse, c’est qu’il les faisait à la face de tout un peuple, ou plutôt de deux peuples, les Israélites et les Égyptiens. Il était impossible de les nier ou de les expliquer autrement que par la toute-puissance de Dieu. Moïse les a racontés, les a écrits dans les livres saints, du vivant de ces millions d’hommes, et personne n’a même eu l’idée de les démentir.